Planifier l'adaptation au changement climatique

23 avril 2019

Au Bénin, la commune de Malanville est l'une des plus vulnérables au changement climatique, dont les effets affectent les secteurs de l'agriculture, les infrastructures et autres. Crédit photo : PNUD Bénin

Considéré comme l’un des pays les plus vulnérables aux effets néfastes du changement climatique, le Bénin renforce son processus d’élaboration de Plan National d’Adaptation (PNA) au changement climatique à travers l'intégration de l'adaptation au changement climatique dans la planification et les processus de développement.

L’accord-cadre entre le Gouvernement du Bénin représenté par le Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la mise en œuvre du projet intitulé « Processus de Plan National d’Adaptation au Bénin » a été signé ce jour à Cotonou.

D’un montant de 1 542 913, 40 dollars US, ce projet a été financé par le Fonds Vert pour le Climat (FVC). Il entend œuvrer pour l’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les processus budgétaires et de planification. Il permettra également d’accroître l’accès au financement local et extérieur en matière d’adaptation à travers des renforcements de capacités humaines et techniques.

« A travers cette cérémonie de signature nous sommes plus que jamais engagés à la mise en œuvre du PNA, à la consolidation et au renforcement du partenariat entre le PNUD et le Gouvernement du Bénin notamment sur les questions environnementales et de changements climatiques », a déclaré M. Adama Bocar Soko, Représentant Résident a.i. du PNUD au Benin.

Le Ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable, M. José Didier Tonato a plaidé pour la complémentarité et la synergie à développer entre le projet PNA et d’autres projets d’adaptation au changement climatique pour que l’avènement des villes durables au Bénin soit une réalité. Il a mis l’accent sur la production de résultats concrets sur le terrain dans les communes les plus vulnérables comme Karimama et Malanville.

Pourquoi planifier l’adaptation au changement climatique ?

Les scénarios climatiques prévoient une augmentation des températures de 2,6 ° C à 3,27°C d’ici 2100 au Bénin. La sècheresse, les inondations et les changements du régime pluviométrique sont les principaux risques auxquels le pays fait face. Ces différents phénomènes ont entrainé au cours des trois dernières décennies des pertes substantielles dans les secteurs de l’agriculture, de la santé, des ressources en eau, des infrastructures, de l’énergie et de la foresterie. A Cotonou, capitale économique du pays, l’élévation du niveau de la mer et l’érosion côtière ont entrainé la perte de plus de 400 mètres de côtes, englouti des maisons et endommagé des infrastructures touristiques. Selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, la dégradation des zones côtières coûterait au total 3,8 milliards de dollars par an au Bénin, à la Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Togo, soit l’équivalent de 5,3 % de leur PIB. Les pertes et dommages causés par les inondations en 2010 par exemple étaient estimées à 120 milliards de FCFA.

Les changements climatiques constituent donc une menace pour le développement et l’élimination de la pauvreté. Si de mesures urgentes ne sont pas prises en amont dans les documents de planification, les problèmes de développement risquent de s’amplifier. Il y a lieu de planifier à court et à long termes des actions immédiates et futures d’adaptation dans des secteurs clés comme le tourisme, l’agriculture, les infrastructures, la bande côtière etc. de programmer et de faire des investissements à faibles ou sans regrets. La planification de l’adaptation au niveau national permettra donc d’évaluer les facteurs de vulnérabilité actuelle et future, d’éviter la mal adaptation, de prendre en compte les risques liés aux changements climatiques, d’estimer les coûts des mesures d’adaptation et allouer des fonds pour les actions relatives au climat. Trois principaux résultats attendus du projet :                                                                                                                                                                                             Premièrement :  Les impacts économiques des changements climatiques sont évalués et les options d’adaptation priorisées en vue d’une budgétisation et d’une planification efficaces. Les risques climatiques et les vulnérabilités sont évalués dans les secteurs de l'urbanisme et des infrastructures, de l'énergie et de la foresterie.  

Deuxièmement : L’intégration de l’adaptation aux changements climatiques dans les processus budgétaires est facilitée. Des mécanismes et outils seront développés pour faciliter l’intégration de l’Adaptation aux Changements Climatiques dans les budgets.

Troisièmement : Le Fonds National pour l’Environnement et le Climat (FNEC) est renforcé, afin d’attirer du financement public et privé pour une planification efficace de l'adaptation. L’accès au financement requiert une bonne connaissance des procédures, mais aussi des capacités humaines et techniques pour être en mesure de développer des projets bancables. Le projet va y aider.

Pour de plus amples informations, prière de contacter : Isidore Agbokou  - Email: isidore.agbokou@undp.org