A Kakindoni, la plateforme multifonctionnelle change la vie des femmes

21 décembre 2020

L’utilisation des machines de la plateforme multifonctionnelle réduit la pénibilité des femmes dans la transformation des produits agricoles. Crédit photo: PNUD Bénin / Yezael Adoukonou


A Kakindoni dans l’arrondissement de Pélébina, commune de Djougou, la plateforme multifonctionnnelle  installée par le projet Biomasse Electricité facilite d’une part, la transformation des produits agro-alimentaires aux femmes et d’autre part, contribue à la collecte de biomasse (résidus agricoles) nécessaire pour alimenter les centrales de production de l’énergie à base de biomasse.

Les principales activités développées sur la plateforme sont la transformation du manioc, du soja, du beurre de karité, etc. Une fois la récolte effectuée, les groupements de femmes achètent le maïs, le soja et le manioc aux producteurs pour les transformer dans les machines installées au niveau de la plateforme multifonctionnelle installée par le projet. Cette plateforme vient résoudre les problèmes que rencontrent les femmes dans la transformation des produits agricoles.

« Je dis un grand merci à ce projet, car il y avait une seule machine appartenant à un privé pour la transformation du soja de tout le village. Les femmes étaient nombreuses à moudre le soja et elles perdaient beaucoup de temps et parfois la machine ne fonctionnait pas. Avec la mise en service de la plateforme multifonctionnelle, vous ne pouvez pas imaginer le bienfait pour plusieurs villages. Le coût de transformation des produits agricoles à la plateforme est très abordable et nous faisons même des économies », ainsi s’exprimait la présidente des femmes transformatrices du soja.

Le projet Biomasse Electricité appuyé par le Gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et le programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) vise à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) en créant un environnement juridique, réglementaire et commercial favorable et en renforçant des capacités institutionnelles, administratives et techniques pour promouvoir la production d'électricité par gazéification de la biomasse sèche.

Conformément au document du projet, il est prévu d’accompagner les communautés riveraines des sites d’implantation des centrales à biomasse à promouvoir et/ou développer des d’activités génératrices de revenus (AGR). Le développement de ces AGR permettra de (i) améliorer les conditions socio-économiques des groupes cibles en créant des sources de revenus alternatives et pérennes, (ii) entretenir les plantations réalisées et (iii) accompagner davantage le projet dans ses différentes activités.

À cet effet, le projet a, suite à une campagne d’auto-identification des AGR durables dans les communes de Kalalé, Djougou et Savalou, identifié les besoins des communautés rurales en équipements agricoles et de transformation tels que les décortiqueuses de maïs, de soja, d’arachide, les machines pour la moulure de l’arachide et du soja, les motoculteurs, les sarcleuses, et bien d’autres en vue de la création de sources de revenues alternatives et donc d’améliorer leurs conditions de vie.

Ainsi, une plateforme multifonctionnelle a été installée en 2020 à Kakindoni au profit de 75 femmes et de 9 producteurs agricoles de l’arrondissement de Pélébina. Il s’agit de 05 moulins, 05 presseurs, 02 motoculteurs, 03 batteurs de soja. La plateforme dispose également d’équipement solaire déjà fonctionnel et de lampadaires solaires photovoltaïques.

Pour bien gérer la plateforme, les groupements de femmes se sont organisés pour un passage sur la plateforme à tour de rôle. Il est mis en place un comité provisoire de gestion composé de trois membres dont deux femmes.

L’avantage d’une telle initiative est de faciliter à tous les villages environnants de Kakindoni l’accès aux machines et équipements de transformation des produits agricoles, d’éviter des heures d’attente et d’améliorer les revenus.

Face à la facilité de transformation des produits comme le manioc, le soja, le maïs, la présidente de l’association des femmes productrices du riz se sentent oublier, demande au PNUD de penser à mettre sur le site les machines de transformation du riz.

L’utilité de la plateforme et l’engouement des femmes témoignent du besoin réel qui existait dans la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles. A terme c’est tout un système, producteurs, groupement de femmes, acheteurs, etc., qui bénéficiera de l’essor économique de cette plateforme.