La coproduction de la sécurité pour mieux prévenir l’extrémisme violent au Bénin

7 avril 2022

Une citoyenne en train d’échanger au niveau du stand de la Police Républicaine avec les fonctionnaires de ce corps dans la commune de Boukombé. Crédit photo: PNUD Bénin

Le gouvernement béninois a organisé du 07 au 18 mars 2022 dans les communes de Boukoumbé, Cobly, Matéri, Natitingou et Tanguiéta des journées portes ouvertes sur le rôle et les missions des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette action vise à renforcer la coproduction de la sécurité nécessaire pour mieux prévenir l’extrémisme violent au Bénin.

« Hé ! C’est sérieux. Il ne faut pas qu’ils se mettent à tirer hein ! » lança une femme assise sous les arbres de la cour de la maison des jeunes de la Commune de Cobly. C’était une scène de braquage. Très rapidement, la foule a commencé par s’agrandir. Les Forces de Défense et de Sécurité se sont mises en action. Il s’agissait d’une simulation, mais le scénario était tellement bien monté et mis en scène qu’il donna à l’assistance le sentiment d’être une réalité. Devant un public impressionnant, les FDS présentes à Cobly ont expliqué et fait la démonstration sur les comportements à avoir pendant et après un braquage. Des exercices similaires ont été également faits dans les communes de Matéri, Tanguiéta, Boukoumbé et Natitingou avec une grande mobilisation des populations, qui ont pu découvrir les actions des FDS dans leurs localités respectives.

Des interactions entre les Forces de Défense et de Sécurité et les populations

Dans chacune des communes frontalières avec le Togo et le Burkina, quatre principales activités ont meublé les journées portes ouvertes. La première est la présentation sur le rôle et les missions des FDS à travers un thème intitulé : « Rôle et missions des Forces de défense et de sécurité : quelle passerelle de collaboration avec les populations ? ». Pour cette activité, les fonctionnaires des FDS représentées dans chaque commune (Police Républicaine ; Eaux, Forêts et Chasse ; Groupement National des Sapeurs-Pompiers ; Douanes) ont renseigné davantage les populations sur leurs domaines d’intervention respectifs et leurs modes opératoires. Instants de riches débats, ces présentations ont permis aux populations de savoir que certains actes qu’elles posent sont des infractions voire des délits auxquels les FDS ne peuvent rester indifférentes au regard de leur mission républicaine.

Par la suite, des expositions et des visites de stands ont été organisées au profit des populations dans chacune des communes.  Les agents de sécurité ont pu échanger directement avec les populations sur différents aspects de leurs attributions, mais aussi en ont profité pour nouer des contacts avec les populations dans le but de recevoir d’elles des informations.

La troisième activité a porté sur l’organisation d’exercices de simulations pour permettre aux populations de mieux comprendre les modes d’intervention des FDS. Ces simulations ont porté entre autres  sur: la régulation de la circulation ; le contrôle de marchandises à un poste de douane ; la mise en terre de plants ; le braquage d’un citoyen dépouillé de sa moto et d’autres biens ; la coupe illégale d’arbres ; l’accueil au poste de police ; l’arraisonnement de chargement de sacs de charbon ; le contrôle d’identité et l’interpellation d’individu violent ; l’assistance à une victime inconsciente…

Enfin, la dernière activité a été l’organisation d’émissions radiophoniques. Ces émissions ont été animées par les fonctionnaires des FDS et des membres des conseils communaux. Elles ont permis d’expliquer aux populations qu’il est nécessaire, pour la sécurité de tous, de partager avec les FDS les informations qu’elles détiennent et qui ont trait à la sécurité.

La coproduction de la sécurité, l’ultime but

La méfiance qui se note entre populations et FDS n’est pas de nature à favoriser la collaboration pourtant nécessaire entre ces deux principaux acteurs de la sécurité. C’est donc pour briser le mur de méfiance entre les FDS et la population locale que les journées portes ouvertes ont été organisées dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la prévention des conflits et de l'extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina et du Togo. Ceci a permis de mettre en place un cadre d’échanges et de collaboration dont le but est le renforcement de la sécurité des biens et des personnes, et la lutte contre l’extrémisme violent et la criminalité.

La série d’activités organisées dans le cadre des journées portes ouvertes a été conduite par une mission composée des représentants du Secrétariat Permanent de la Commission Nationale de Lutte contre la Radicalisation, l’Extrémisme Violent et le Terrorisme, de l’Agence Béninoise de Gestion Intégrée des Espaces Frontaliers (ABeGIEF) ; l’équipe de la coordination du projet de lutte contre l’extrémisme violent et des personnes-ressources.

Vue partielle du public lors de la présentation sur le rôle et les missions des FDS à Natitingou.

Simulation de contrôle des marchandises par la Douane à Matéri