La maîtrise de l’eau pour renforcer les moyens de subsistance au Bénin

11 décembre 2019

L'une des retenues d'eau installées dans la commune de Savalou par le projet Moyens de Subsistance Durable pour permettre aux populations de faire des activités agricoles pendant la saison sèche. Crédit photo : PNUD Bénin/Elsie Assogba


La maîtrise de l’eau est un facteur très important dans l’adaptation des populations au changement climatique au Bénin.  Grâce aux infrastructures agricoles productives (retenue d’eau, digue, déversoir, chenal évacuateur et des bassins pour les arrosages de pépinières, etc.) installées dans la commune de Savalou et de Ouaké par le projet « Moyens de subsistance durables » (PMSD), les cultures à contre saison seront désormais possibles pour les populations.

Alors que 70% de la population surtout dans les milieux ruraux ne vivent que de l’agriculture, les précipitations vont subir une baisse continue de 10 à 20 % d’ici à 2025 au Bénin. La baisse de la production agricole est estimée à 23% d’ici à 2020. Les principaux risques climatiques auxquels le Bénin fait face sont: la sécheresse, les inondations, les pluies tardives et violentes, les vents forts et l’élévation du niveau de la mer.  Les secteurs affectés sont : l’agriculture, l’Eau, la santé, l’Energie, les écosystèmes et les zones côtières.

Dans la commune de Ouaké comme celle de Savalou, les activités agricoles sont affectées par les variations climatiques, qui se manifestent par la sécheresse et de fortes chaleurs, une irrégularité et une mauvaise répartition des pluies. Les agriculteurs ne maîtrisent plus leur cycle de production ; ils connaissent une baisse de leur rendement agricole induisant une réduction de leur pouvoir d’achat.

C’est pour réduire la vulnérabilité des populations aux impacts négatifs du changement climatique, que le Gouvernement du Bénin a mis en place le projet « moyens de subsistance durables » avec l’appui technique et financier du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  

Après son lancement en février 2018, le projet a pris le problème de maîtrise de l’eau à bras le corps à travers la mise en place des infrastructures de production agricole et de gestion de l'eau dans sa zone d’intervention. Il a réalisé des retenues d’eau d’une capacité de 20000 à 30000 mètres cube respectivement dans les villages de Kpakpalarè et Kadolassi, commune de Ouaké ; et Damè et Ahouiankanmè dans la commune de Savalou. Les aménagements sont en cours pour l’installation des jeunes et femmes autour des retenues d’eau pour les activités agricoles de contre saison (tomates, piment, crin-crin, légumes). Il est prévu pour chaque site au moins 3 ha d’aménagement.

Dans la commune d’Avrankou, le PMSD appuie près d’une centaine de femmes, membres d’un groupement dénommé Wanyinan installées sur un domaine de deux (2) hectares. Divers appuis leur sont apportés : réalisation de deux forages, mise à disposition de motopompe, installation d’un système d’irrigation, formation sur les techniques de confection des planches, de fabrication de compost, de traitement phytosanitaire des plantes, etc.

Les interventions du projet sont focalisées sur l’agriculture, la pêche/pisciculture et quelques activités de transformation agro-alimentaire. A terme, environ 10 000 agriculteurs dont 3281 femmes dans les communes de Bopa, Bohicon, Avrankou, Ouaké et Savalou seront impactés.

D’un coût global de 34 950 000 USD (dont un financement de 4 450 000 du Fonds pour l’Environnement Mondial et du PNUD), le projet de Renforcement de la résilience des moyens de subsistance ruraux et du système de gouvernance locale face aux risques climatiques et à la variabilité du climat au Bénin vise entre autres à réduire la vulnérabilité des communautés ciblées, aux impacts négatifs du changement climatique, par la formation technique et des investissements intelligents dans les infrastructures de production agricole et de gestion de l'eau ; à améliorer les capacités d'adaptation des collectivités ciblées, par l’appui à la diversification de leurs activités génératrices de revenus.. Il est mis en œuvre sous la direction technique du Centre de Partenariat et d’Expertise pour le Développement (CePED).