Renforcement des moyens de subsistance des femmes à Awiankanmè et Danmè

6 juin 2020

Récolte de gombo sur le site maraîcher d'Awouiankanmè dans la commune de Savalou. Crédit photo: PNUD Bénin/Roger Attemba



Les sites maraîchers d’Awiankanmè et de Danmè dans la commune de Savalou, aménagés grâce au Projet Moyens de Subsistances Durables (PMSD) font le bonheur des femmes de ces localités. On note un changement qualitatif dans le quotidien de ces 222 bénéficiaires du projet avec la mise en place des retenues d’eau et les renforcements de capacités dont ils ont bénéficié.

 « Avant on ne disposait pas ici de barrage. Aussi, fallait-il se déplacer vers Savalou ou Glazoué avant de trouver des légumes à acheter. Mais, depuis qu’on a commencé les activités maraîchères sur ce site, on est très à l’aise. Les bénéfices que nous tirons de cette activité sont énormes. Grâce aux premières récoltes et à la vente de mes cultures, j’ai pu réunir quelques sous que j’ai réinvestis dans une autre activité génératrice de revenus. Je suis vraiment contente », déclara Pascaline Afflè, une bénéficiaire résidant à Awiankanmè, commune de Savalou.

Au Bénin, l’agriculture occupe près de 70% de la population. Les changements climatiques impactent négativement ce secteur avec la rareté des pluies, la sécheresse et la baisse des rendements. C’est ce qui a motivé la mise en place du Projet Moyens de Subsistance Durables (PMSD) appuyé par le Gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’Environnement Mondial et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Ce Projet démarré en 2018, vise à soutenir une agriculture résiliente, à mettre en place des moyens de subsistance durables et à intégrer les considérations relatives aux risques climatiques dans les processus de planification à l’échelle nationale et infranationale afin de réduire la vulnérabilité des communautés face aux effets néfastes des changements climatiques. Il intervient dans neuf (9) villages répartis dans cinq (5) communes du Bénin, à savoir : Kpakpalaré et Kadolassi (commune de Ouaké), Awiankanmè et Danmè (commune de Savalou), Agbodji et Sèhomi (commune de Bopa), Sodohomè (commune de Bohicon) et Kotan et Damè-Kpossou (commune d’Avrankou). Le PMSD a réalisé des infrastructures intelligentes par rapport au climat pour pouvoir soulager les populations et leur permettre de maintenir à un niveau acceptable leurs revenus.

Dans la commune de Savalou, le PMSD a installé en 2019 deux retenues d’eau d’une capacité de 20000 à 30000 mètres cube dans les villages d’Awiankanmè et de Danmè pour permettre aux populations de disposer d’eau en toute saison pour les cultures.

« Ici à Awiankanmè, nous avons un problème d’eau ce qui fait qu’en période de saison sèche, les populations, n’ont d’autres activités génératrices de revenus. Avec le projet, la retenue d’eau a été installée et un périmètre de 2 ha a été aménagé et nous avons constaté l’installation des femmes. C’est une initiative de ce projet que nous louons énormément parce que sur le terrain, les femmes sont toutes enthousiastes comme vous pouvez le constater de pouvoir bénéficier de ces genres de formation », se réjouit Roger Ahossi, Secrétaire général a.i. de la Mairie de Savalou.

Le site maraîcher d’Awiankanmè dans l’arrondissement de Lahotan, commune de Savalou s’étend sur une superficie de 2,5 ha. Au début 127 personnes étaient prévues pour y travailler, mais avec l’engouement des femmes de la localité, actuellement l’effectif a atteint 149 personnes. Les femmes sont majoritaires (80% contre 20% d’hommes). Les spéculations agricoles sur le site sont : le gombo, le piment rond, le piment long, la tomate, le crincrin et la grande morelle. Depuis trois semaines, elles récoltent en moyenne, huit sacs de 100Kg de gombo tous les trois jours sur le site.

« De l’autre côté du barrage, il y a un domaine qui n’était pas prévu pour le maraîchage. Mais les femmes ont pris d’assaut l’espace qu’elles ont aménagé sur une superficie d’environ 2500 m². De leurs propres initiatives, elles ont commencé par installer les planches pour les spéculations, afin d’étendre leurs activités. Elles ont compris l’avantage qu’il y a dans cette activité. C’est la preuve que ces femmes ont apprécié l’initiative du projet », explique Bruno Hounkponou, Entrepreneur Agricole commis par le PMSD pour accompagner l’installation des femmes sur le site.

Il est prévu autour des retenues d’eau la construction des abreuvoirs aux cheptels bovins, afin de les sédentariser. Ces abreuvoirs seront automatisés et alimentés par l’énergie solaire sans que les bovins se déplacent pendant la sécheresse vers les champs pour ravager les cultures, ce qui est souvent source de conflits entre agriculteurs et éleveurs.