Le PNUD reçoit un million de dollars US du Fonds IBAS pour soutenir les femmes dans la production locale de sel au Bénin

14 juillet 2021

La technique de production de sel au Bénin reste artisanale, bien qu'elle constitue l'une des principales activités génératrices de revenus pour les populations de la zone côtière du sud du Bénin Crédit photo : PNUD Bénin/ Elsie Assogba

Le Conseil d'administration de l'Inde, du Brésil et de l'Afrique du Sud Facilité pour la réduction de la pauvreté et de la faim (Fonds IBAS) a accordé un financement d’un million de dollars US au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour la mise en œuvre d’un projet de promotion du sel local au Benin.

« Le PNUD est ravi de s'associer à l'IBAS pour la mise en œuvre d'un tel projet, qui améliorera les moyens de subsistance de ces femmes productrices de sel, avec un énorme potentiel de mise à l'échelle. Le financement IBAS constitue une première pour nous dans le cadre de la coopération Sud-Sud. J'ai hâte de voir l'amélioration de la productivité des productrices de sel et leurs produits bientôt exposés dans les marchés de la place et même dans les pays voisins», a affirmé M. Aoualé Mohamed Abchir, Représentant Résident du PNUD au Bénin.

Ce projet sera mis en œuvre en collaboration avec le Ministère des petites et moyennes entreprises du Bénin et permettra d’une part, de renforcer les capacités des femmes productrices de sel avec des techniques semi-modernes et d’autre part, d’améliorer la qualité et la quantité du sel produit tout en renforçant leur compétitivité sur le marché. Le projet garantira également une gestion durable des ressources naturelles et contribuera au développement local d’une manière générale.

« Le Dispositif IBAS regroupant l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud est un exemple remarquable de coopération entre trois pays en développement, mais aussi une initiative pionnière de coopération Sud-Sud en partenariat avec le système des Nations Unies. Nous sommes heureux de ce partenariat porteur d’espoir, qui permettra aux femmes productrices de sel de Ouidah de mieux travailler et d’accroitre leurs revenus », a indiqué M. Salvator Niyonzima, Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies au Benin.

La technique de production de sel au Bénin reste artisanale, bien qu'elle constitue l'une des principales activités génératrices de revenus pour les populations de la zone côtière du sud du Bénin. Une étude réalisée en 2018 sur la dynamique de l'économie du sel, dans les communes de Sème Kpodji, Kpomassè, Grand-Popo et Ouidah, a révélé que la production locale de sel représente 15 % de la consommation nationale alors que le pays en importe 85%. Plus de 4000 femmes exercent cette activité depuis longtemps et la technologie de production de sel utilise 20 000 m3 de bois par an fournis par la mangrove pour une production annuelle de 4000 tonnes. Les problèmes de santé dus à la technique de production rudimentaire utilisée, qui dégage de la fumée et la chaleur, le manque de matériel d'emballage et d'étiquetage requis par les normes du marché et l'accès aux marchés sont entre autres les difficultés auxquelles sont confrontées ces femmes.

« Au nom d'IBAS, nous sommes fiers d’avoir initié une intervention qui vise à contribuer à l'amélioration de la vie des femmes, luttant au quotidien pour la survie de leurs familles. Ce projet démontrera qu'entre pays du Sud, nous pouvons faire mieux ensemble pour nos populations en renforçant leur résilience et en offrant des opportunités pour améliorer les moyens de subsistance. Nous sommes convaincus que ce projet sera un tremplin pour d'autres actions habilitantes soutenant l'autonomisation économique des femmes au Bénin », a déclaré SE Madame Robina Marks, Ambassadrice d'Afrique du Sud près le Bénin.

« Le projet renforcera la sécurité alimentaire, conformément à la position de longue date de l'Afrique du Sud à soutenir l'autonomisation des femmes à travers le renforcement des capacités en exploitant leur capacité de production pour contribuer au développement économique de leurs communautés. Ce projet renforcera davantage l'intégration régionale et soutiendra les objectifs de la zone de coopération de libre-échange africaine pour un meilleur accès au marché. Cette initiative née de notre coopération Sud-Sud pourrait devenir un modèle pour d'autres pays », a-t-elle ajouté.

Pendant les deux années de mise en œuvre du projet, les femmes productrices de sel bénéficieront d'un système de production semi-moderne qui leur permet de produire du sel local de meilleure qualité et compétitif sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. Six sites de production seront aménagés. Il y aura une meilleure préservation de la mangrove et la protection de l'environnement avec la plantation de 15 hectares de mangroves. Au-delà de la productivité, de l’amélioration de la santé et des moyens de subsistance de 1500 femmes, la production du sel sera semi-modernisée avec un impact positif sur 6000 enfants.